A la sortie du bureau

" Vous savez, Monsieur ... Monsieur comment ? "

Davin ! Charlie Davin ! Je sais quoi ? Vous ne voulez pas ? demanda-t-il, inquiet.

Monsieur Davin ... Je sais reconnaitre les journalistes avides de scoop quand j'en vois ! Je suis avocate, pas une dégénérée ... Mais bon, soit ... si vous voulez m'interroger, vous pourrez m'interroger !

Karen s'arrêta et réfléchit. Elle faillit se rétracter puis finalement, continua sur sa lancée.

" Je vous donne mon numéro, vous avez un papier, un crayon ? "

Je vous adore ! Demain, je vous expliquerai ce qu'il en est. Sachez seulement que vous n'êtes pas seule !

Il lui tendit un papier et un stylo, ce qu'il avait toujours sur lui, en bon journaliste.

Je vous revaudrai ça, d'une façon ou d'une autre !

Comment ça je ne suis pas seule ? Vous en connaissez d'autres des comme moi et depuis un quart d'heure vous me prenez pour une hurluberlue ? Ou alors c'est encore une de vos ruses de journaliste ?

La fatigue, le stress et les émotions de la soirée avaient totalement ravagé Kathryn. Elle n'en pouvait plus, elle se contenait depuis "trop longtemps".
Si bien que ces paroles, un soupçon hypocrites selon elle, du jeune homme l'agacèrent au plus haut point !

Non ! Je n'ai pas réalisé tout de suite que vous étiez des leurs ! Vous n'êtes pas toute seule à venir directement de 1960 ! Je ne connais pas les autres, mais si vous êtes là, ils doivent forcément être là aussi ! Je vous expliquerai tout demain, je vous jure que ce n'est pas de l'hypocrisie. Je vous suis très reconnaissant !

Non ! Je n'ai pas réalisé tout de suite que vous étiez des leurs !

Quel discours incompréhensible et fouillis ! Kathryn ne comprenait vraiment rien et elle avait cette désagréable impression que le journaliste tentait de se la mettre dans la poche.
Mais tant pis, elle n'avait pas la force de se disputer avec cet homme.

" Si vous le dites ... je veux bien essayer de vous croire ... Bon, je pense que je vais rentrer chez moi !... Si j'ai encore un chez moi, on verra bien ! "

Oui, rentrez chez vous, je vous appelle demain. Ca ira ? s'inquiéta-t-il sincèrement.

Je ... je n'en sais rien, on verra bien ! Je me retrouve balancée dans une époque qui me semble bien étrange !.. Il n'y a rien qu'à observer les habits de ces gens ou encore ces trucs minuscules qu'ils ont dans les mains .... Mais je vais m'en sortir, ne vous inquiétez pas !...

Une dernière chose, nous sommes quel jour ?...

Nous sommes le 31 décembre, un vendredi. 2007.

Il la regarda tranquillement, se demandant ce que ça devait faire.

Le 31 Décembre 2007 ...

Elle se leva, pensive et observa la rue. Elle vit une foule de taxis, leva un bras pour en appeler un puis salua le jeune homme.

Et bien ... à demain alors ! Merci quand même ... Au revoir !

A demain, bon courage ! dit-il bêtement, ne sachant que dire d'autre. Il la regarda s'engouffrer dans le taxi et partir au loin.